Texte de l'exposition : "L'artiste Bruce Clarke nous propose une série de tableaux inédits, issus de sa réflexion récente sur la notion de la prédation. Dans cette série de tableaux l'animal n'est que métaphore. Le sujet, comme toujours chez Bruce Clarke, c'est l'humain. La prédation humaine.
Ces œuvres récentes (acryliques et aquarelles), marquent en apparence une rupture. En réalité, tant dans son style que dans le contenu, il s’agit bel et bien de l’approfondissement d’une réflexion entamée il y a déjà quelques années sur les rapports de domination et l’impasse dans laquelle ils nous conduisent.
Pour Bruce Clarke, un prédateur dans le monde animal ne peut se permettre l’empathie envers sa proie, simple question de survie. Ses œuvres nous posent la question : serions-nous, êtres humains, a priori « différents » ? Un des traits de notre humanité n’est-il pas en effet notre empathie envers autrui ?
Mais malgré ce trait d'empathie, voire parfois de sympathie, l’Homme, homo homini lupus est aussi un des seuls êtres vivants qui chasse sa propre espèce, bien au-delà de la simple survie. La prédation humaine est en effet à la fois financière, sexuelle, environnementale. Nous parlons aussi de prédation sociale ou écologique ; bref, de prédation dans tous les domaines !
Nous semblons même nous entêter à vouloir sortir d’un ordre présumé « naturel », avec un développement devenu nécrophage.
Notre ascension rapide (à peine quelques centaines de milliers d’années, une seconde à l’échelle de l’Univers !) serait-il comparable à une « excroissance cancéreuse » sur notre planète Terre ? D’homo sapiens, serions-nous devenus ni plus ni moins des parasites, au point de détruire notre hôte, la planète Terre ?
Aucun excès dans le monde animal ne met en danger l'ensemble des autres espèces, ni à fortiori, la survie de l'espèce prédatrice. La prédation animale est cruelle mais néanmoins naturelle et nécessaire, elle trouve son équilibre. A contrario, la prédation humaine n'a pas de limite.