Les pouvoirs d'aujourd'hui (et d’hier) ont peur des mouvements de la rue, des foules, qui pourraient l'emporter, le piétiner, l'anéantir.
Elle bouscule, emporte et nous entraîne dans son mouvement. Lorsque la foule, stupéfaite de sa propre audace, prend conscience de sa force et déclenche l’orage, elle aspire l’individu anonyme qui se dépasse, se perd dans la masse, prêt à s'écraser contre de vieux murs.
Dans la géopolitique du chaos qui nous gouverne, la force de la foule réside dans sa taille, son nombre d'anonymes. Si, à un moment donné, un groupe évolue en rassemblement, en concentration, comme une rivière devient torrent, cette marée humaine peut franchir le seuil de non-retour.... C’est pour cela que la foule fait peur. La foule peut désormais changer le monde, ou au moins le faire chavirer. Moment de liberté, instant de fusion de l’individu dans le tout. Tout devient possible! Partout, il y a des potentiels de foules, qui, un jour, tôt ou tard, ne se laisseront plus faire.