Body Politics – Notre corps est un « champ de bataille »
Le corps humain a souvent été représenté souffrant ou glorieux sur le champ de bataille. Mais n’est-il pas le champ de bataille ? Le corps comme objet de désir ou de dégoût, celui de l’esclave ou du simple travailleur, parfois plus marqué, plus ravagé que d’autre, le corps exhibé, transformé, torturé, support volontaire ou victime du commerce de l’apparence.
Le corps n’est pas un terrain neutre, il est politique.
Les violences instituées, les lois ou décisions politiques, aussi abstraites qu’elles soient, ont des répercussions sur le corps humain, non pas dans un sens abstrait, mais dans un sens réel et physique. Nous vivons et subissons la politique dans et à travers notre corps. Elle nous touche, nous traverse, nous métamorphose. Notre corps est le terrain de la bataille elle-même, la destination finale de toute violence, réelle, psychologique, métaphysique : car, en effet, il est notre lien au monde.
Sur notre corps se lisent les traces de la bataille, de la vie.